15 septembre 2013
1:00
Une minute de lecture sur paysage, à la lumière d’entre les nuages.
Une minute de lecture sur paysage, à la lumière d’entre les nuages.
D’autres photos nous arrivent, de Bernard Cartiaux, avec pour chacune un texte: l’image produisant un sens, écrit, débordant de son cadre… Les lettres, présentes en cheval de Troyes, au coeur même de l’image, un peu moins silencieuse qu’à l’habitude, une ouverture de l’image au langage…
L »r » de rien je l’aime bien cette lettre « R ».Mais seulement du côté bas de casse, en minuscule.Col de cygne un peu coincé, certes.Robinet de fond de cours d’où l’eau serait toujours prompte à jaillir ? Oui c’est ça.De l’eau pour ce monde que nous habitons.De l’eau pour tout le monde.L »r » de rien j’aime bien cette idée pacifique et poétique du partage, de l’union que porte si bien Lettercamp.
Au coeur de la terre/Matrice maternelle./Naissance/Petit d’homme devra lui aussi s’accrocher à l’écorce terrestre et lutter pour exister/Pour habiter son monde/.
C’était un jour, de mesures prises, pour une ligne tracer, d’écriture.
Y’avait le Chelsea Hotel à New-York ( Leonard Cohen, Arthur Miller, Lou Reed…), et maintenant il y a la mythique cabine 113 de de Malo-Plage, fréquentée dans l’été 2013 par le Lettercamp Team. Sur cette photo retrouvée dans un i-phone, c/o élise jouvancy, on voit Andrés Costa Maluk, Rémi Vimont et Dimitri Vazemsky. La photo fut prise durant la dernière journée, le soir du vendredi 23 aout, on voit en arrière plan le reste des lettres de glaces fondant, le mot « LETTERCAMP ».
On reçoit des retours, en images. Content de les recevoir. Des choses sont passées. Un plaisir fut pris à attraper des images.Content de recevoir aussi des choses vues durant l’action ( je préfère le mot « action » à « performance »), des choses repérées dans le coin de l’oeil mais non captées… car dans l’action, par trop engagé. Et démuni. Juste moi. Sans outil saisissant. Batteries mortes dans l’appareil.
J’ai bien aimé ce moment, vu, de flottement avec les lettres tombées, dérivantes. Le langage comme bouée, planche. De repos. Non pas le langage, mais en-deça: les lettres, simplement, purement. Me suis revu aussi flottant, ici, dans l’Ardèche. Comme la trouvaille d’un archétype. D’une façon d’être, ik ben, générée par le médium.
On doit être deux au monde à s’être laissés porter comme ça par les lettres.
Expérience commune.
Celle-là en dessous j’y étais aussi, Bernard dirige un peu Andrés, pris à parti pour son t-shirt rouge. On est dans une limite de la photographie pure, celle qu’on questionne en ajoutant des grosses lettres en plein milieu du paysage, en plein milieu de la future photo: le paysage soudainement devient, par le mot en son centre posé, comme en lui-même cadré. On intervient. Avant la photo.
Autre forme d’intervention, non plus dans la réalité mais dans le cadre attrapé de la photographie. Espace privé. Et ici l’intervention est réduction. On enlève. Lacération d’informations dans le code source de la photo pour une mise en avant d’éléments et disparition d’autres. Cherchez bien…
En dessous des photos de Bernard, le polaroïd qu’Andrés prenait à ce moment-là. Le polaroïd d’Andrés prit en photo à la terrasse de L’impérial comme l’indique le ticket déposé par la serveuse sur la table, prit en photo par élise via un téléphone intelligent qui immédiatement l’envoya, partage, dans l’immatérielle pépiement, tweet-tweet…
La ponctuation c’est pas mon fort. Les diacritiques sont un problème. Mais là nous fûmes sauvés par une pelle rouge du Conseil Général, prêtée par les gardes du Conservatoire du Littoral de la Ferme Nord… un hasard de routes, se croisant et s’imbriquant.
Pour finalement, presque involontairement, faire sens.