400m sentence

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c/o lettercamp

lettercamp lois lang
27 avril 2014
Leffrinckoucke
400m
Lettercamp
Niveau Zéro de l'Écriture
Andrés Costa
Dimitri Vazemsky

De la tentative, échouée, sentence tombée, des 400m, seuls les premiers 200m furent lus, prêt à être installés, avant le blockhaus. Le reste de la phrase, après le blockhaus, reste secret. Les lettres étaient là, sur palettes, sous les bâches, en vrac. Seul une dizaine de mètre, de lettres furent réellement installées, officiellement plantées, l’espace d’un instant, avant que des rafales ne les penchent, couchent et que la marée, gonflée d’un vent soudainement passé au nord, n’emporte les lettres de ce bout de phrase que, fatigués de lutter contre les éléments, nous avions tout de même décidé d’inscrire, malgré tout: « CE QUI NE SE FIT PAS »
De cette tentative échoué, il me reste l’humidité des nuits, d’une semaine sous le blockhaus, à surveiller les lettres, la marée, à évaluer chaque accalmie dans l’espoir d’avancer. Sinon attendre, en cirés oranges. Discuter avec les gens, bravant la tempête, et passant, nous soutenir, nous aider le temps d’un rayon de soleil.
Des moments étranges, suréalistes, de gens déplaçant des lettres rouges sous le crachin, comme un match de catch mythologique, éléments de linguistique générale contre éléments démontés météorologique.
L’opération Lettercamp avait cristallisé un certain nombre d’amitiés,de fidèles qui passaient nous voir, qu’il pleuve ou qu’il vente, comme Lois Lang, photographe en petite reine, qui prit cette photo. A mes yeux, la plus représentative de cette étrangeté… de cette ambiance qui planait, le tractopelle, manipulée par un chilien en ciré orange, creusant la ligne d’écriture à venir, d’un « e » planté, voué à disparaitre, en référence, à G.org.s P.r.c. et ce voilier croisant au large. Un moment qui s’écoulait, malgré tout, le temps, l’impossible.
En aucun cas une performance, non juste une action qui tente de s’inscrire.
Une phrase. Un rêve. Une tentative. Ravalée. Fragile.